Les monuments
Pavilly est une commune dotée d’un patrimoine riche par son histoire
et ses monuments
Nous vous invitons à découvrir ce patrimoine à travers des images d’hier et d’aujourd’hui.
Le Château d’Esneval
Il y un siècle, Pavilly avait deux châteaux. Celui disparu se dressait place d’Esneval. Il fut détruit pendant la guerre de cent ans. Le second château demeura jusqu’au XIVème siècle, où il fut alors gravement endommagé, durant la guerre de Cent Ans.
Robert Dreux fit alors construire au XVème siècle (à un emplacement sensiblement différent croit-on) et profondément remodelé au XVIIIème par l’ajout notamment de deux ailes de chaque côté d’un corps de logis en pierre de taille et de quatre tourelles.
De même, la chapelle du château dédiée à Thomas Becket, archevêque de Canterbury, canonisé par le pape en 1173, a été reconstruite. Cette chapelle renferme le gisant de Thomas de Pavilly datant du XIIIème siècle.
En haut des marches du perron, de chaque côté de celui-ci se trouve deux remarquables sphinx. Ils représentent une tête de femme sur un corps de lionne au repos.
A l’entrée du château, chaque pilier est surmonté d’un griffon en pierre. Cet animal doté d’un corps de lion, d’une tête et des ailes d’aigle, porte pour l’un les armoiries de la famille d’Esneval et l’autre celles de Pavilly.
Les actuels propriétaires du château l’ont fait restaurer et ont transformé certaines des dépendances en maison d’habitation. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1970.
La Chapelle se visite lors des “Journée du Patrimoine”. Le château ne se visite pas, c’est une propriété privée.
La Mairie
Nous sommes en 1877, les écoles de garçons et de filles, situées route de Goupillières et rue Saint-Laurent et leur annexe rue Valbrière, étaient vétustes et sans confort. Les bâtiments étaient inadaptés et de capacité insuffisante. Le maire de l’époque, Noël Fauvel, conscient des mauvaises conditions d’hébergement des enfants, décida de construire un nouveau groupe scolaire. Dans ce but un premier projet fut établit par M. Loisel, sur l’emplacement de l’ancienne filature Lasne appelée « La Dame Blanche », pour accueillir 300 enfants. Les habitants et la majorité des élus trouvèrent le site trop éloigné du bourg, le projet fut donc abandonné.
C’est alors que M. Noël Fauvel envisagea de construire ces écoles en centre-ville, le long de la rue des écoles et de la petite rue Saint-Laurent, sur des terrains et immeubles appartenant à Mme Bézuel d’Esneval. En juillet 1879, les plans de l’architecte prévoyaient la construction d’un bâtiment principal le long de la place et de trois bâtiments perpendiculaires au premier. Dans l’aile gauche, derrière l’église l’école des filles était prévue, dans l’aile droite côté de l’actuelle rue Noël Fauvel celle des garçons.
Chaque école devait avoir au rez-de-chaussée 3 classes (chaque classe devait accueillir 53 élèves et non plus 75 élèves), 2 réfectoires, l’un pour les pensionnaires, l’autre pour les demi-pensionnaires, un préau couvert, une cour avec les commodités, et à l’extrémité une cuisine, des logements et un jardin pour les sœurs de l’école de filles. À l’étage devaient être aménagés de petits logements et un dortoir de 20 lits avec un seul sanitaire. Côté école des garçons, on retrouvait les mêmes dispositions et les logements et jardin pour les instituteurs et à l’étage des logements et un dortoir. Le bâtiment du milieu était réservé à la salle pour les maternelles avec gradins pour recevoir jusqu’à 100 petits !
C’est en 1881, que le maire demanda à l’architecte de modifier les plans et de surélever le bâtiment central pour aménager au-dessus des réfectoires situés de part et d’autre du perron central, des salles pour la justice de paix à droite et pour la mairie à gauche, ce qui permettait la démolition de la halle aux chevaux appelé à l’époque halle aux piaffes et de son étage affecté alors à la mairie et à la justice de paix, Halle acquise par la ville le 20 février 1878.
L’adjudication pour la construction des écoles eut lieu le 1er avril 1880 et celle pour les travaux concernant la justice de paix et la mairie le 16 mai 1881.
L’inauguration, le 26 avril 1882, fut l’occasion d’une grande fête et d’un grand banquet.
Peu à peu, les bureaux de la mairie grignotèrent les locaux scolaires pour finalement les occuper en totalité à partir de 1979 soit 100 ans après leur construction.
Le Monument aux Morts
En 1880, la place qui se trouve devant la mairie s’appelait “Place d’Armes”. Elle devint plus tard “Place de la République” et à partir de 1971 “Place Général de Gaulle”. Sur cette place, on retrouve le monument aux morts de la commune, financé par une souscription publique lancé par le maire de l’époque, Jean Maillard, le 13 janvier 1916. Ce monument aux morts serait le premier sculpté de France, il fut inauguré avant la fin de la première guerre mondiale, le 4 août 1918.
Réalisé par le sculpteur rouennais Alphonse Guilloux, il représente une allégorie de la patrie guerrière en deuil.
Ce monument est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 29 juillet 2022.
Le Colombier
Dans le Pays de Caux, une route des colombiers permet aux visiteurs de découvrir l’architecture remarquable de ces bâtiments ronds et octogonaux qui symbolisent l’autorité seigneuriale. Bien souvent, ils étaient situés au centre de la cour entourés de bâtiments agricoles, près des champs de blé où pigeons et colombes trouvaient leur nourriture. Ils étaient élevés pour leur fiente utilisée comme engrais particulièrement fertile.
À la révolution, le 4 août 1789, le droit de Colombier fut aboli. Nombreux sont ceux qui furent alors laissés à l’abandon. Leur entretien étant coûteux, leur disparition était inéluctable. Ce fut le cas du Colombier du Hameau de Cidetot à Mesnil-Panneville.
Pierre Cornillot, spécialiste de la rénovation des maisons normandes et Bernard Guesdon alors Maire de Pavilly, eurent l’envie de sauver ce magnifique colombier du XVème siècle. Il fut envisagé de l’acquérir, de le démonter et de le reconstruire à Pavilly dans une prairie située dans le périmètre du parc classé du château d’Esneval et de la chapelle St-Thomas de Canterbury à proximité du presbytère datant de 1784.
En 1985, après un avis enthousiaste de l’architecte des bâtiments de France, le Conseil Municipal décida l’acquisition de ce Colombier, l’achat d’un herbage appartenant à Mme De Broglie et la création d’une voie (rue du Val de l’Esne).
L’inauguration eut lieu le 3 juillet 1992 en présence de Roger Fossé, Président du Conseil Régional, et de nombreuses personnalités. Ce Colombier restera le témoignage d’un patrimoine ancien sauvegardé. Son environnement exceptionnel et la réalisation de tous les aménagements ont séduit plusieurs membres de la commission des sites venus le découvrir. Aujourd’hui, il accueille de nombreux artistes pour leurs expositions en tous genres.
La Halle aux Grains
Au siècle dernier, la salle des halles abritait des commerçants ambulants et le marché s’articulait autour de ce lieu.
En 1946, Monsieur Peulevey, l’architecte qui avait construit l’école Jean Maillard se lance dans un projet novateur : changer la salle des halles en théâtre avec 400 fauteuils, un balcon et une cabine de projection cinématographique. Malheureusement, le budget trop important a eu raison des bonnes volontés.
Puis, en 1955, le maire Roger Manteau entreprend les premiers aménagements pour transformer la halle en salle des fêtes. Dès lors, spectacles et manifestations y sont organisés avec succès.
En 2008, sous l’impulsion du maire de l’époque, Claude Lemesle, le projet de salle de spectacles voit enfin le jour et la salle des halles, rebaptisée Halle au Grains, est en passe de devenir un espace culturel et festif incontournable, pouvant accueillir jusque 327 personnes en place assises.
L’église Notre-Dame
Cette église romane est érigée au XIème siècle sur les vestiges d’une autre église datant du VIIème.
Cette dernière, brûlée par les Vikings, devait certainement être construite avec des matériaux de la région tels le bois, la paille et le tuf (roche poreuse légère). Le chœur est formé de deux travées avec des bas-côtés décorés de belles arcatures agrémentées de colonnettes. Non loin de la porte d’entrée de la sacristie, on remarque une belle tête en pierre sculptée.
Les voûtes de la nef reposent sur des piliers carrés massifs, tous différents. L’un a une colonne torse, des ornements représentant des éléments végétaux et une tête d’ange d’allure renaissance. Dans la nef est installée une toile de Jouvenet, peintre rouennais, représentant Saint Siméon prenant dans ses bras l’Enfant Jésus.
Les vitraux datent de la fin du XIXème siècle. Sur l’un d’eux, dans le chœur, sont représentées les armoiries des familles seigneuriales de Pavilly, les Esneval, les Bézuel et les d’Auray. Deux autres, dans les bas-côtés, montrent les deux célèbres Saintes de Pavilly : Sainte-Austreberthe et Sainte Julienne. L’église possède trois cloches : la cloche blanche, la cloche Georgette et la cloche Henriette.
Au XIXème siècle notamment, la tour du clocher est élevée d’un étage afin de la rendre plus gracieuse et le beffroi est surmonté d’une flèche dans le style du XIIIème siècle.
La Chapelle Sainte Austreberthe de l’abbaye de Pavilly
Au VIIème siècle, une abbaye de femmes s’implante dans la vallée de l’Austreberthe. Cette présence monastique perdure jusqu’au début du XXème siècle et des vestiges architecturaux en sont le souvenir. Une congrégation de sœurs franciscaines occupe les lieux à partir de 1881 jusqu’en 1905.
Elles prennent alors soin des ouvrières de la filature, des personnes âgées et des orphelins. Cette ancienne chapelle dédiée à Sainte-Austreberthe fut une dépendance de l’abbaye. Transformée en écurie et en forge durant la Révolution, elle est restaurée en 1860 par l’abbé Baudet qui y rétablit le culte.
Afin de la mettre en valeur, des aménagements, diverses démolitions et réparations furent nécessaires. Elle fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis 1934.
Ces travaux de rénovation continuent encore aujourd’hui.
Devant la chapelle, on peut voir la statue de Sainte-Austreberthe avec le loup à ses pieds. À l’intérieur se trouve un tableau où la bête est peinte en vert. D’après certains, ce serait Saint-Philibert qui aurait apprivoisé le loup après son crime et l’aurait condamné à se nourrir uniquement de plante. D’où la couleur verte de sa peau.
L’École Jean Maillard
Malgré la construction des écoles de garçons et de filles en 1881-82 sur l’actuelle place du Général de Gaulle, la construction en 1908 de 2 classes à Pavilly-Vallée, et l’ouverture d’une école privée rue Aigrefoin, les classes arrivaient à saturation et l’édification de nouvelles écoles était indispensable.
Jean Maillard, maire de 1911 à 1927 avait envisagé, un premier projet en 1913 puis un second en 1921 dont les plans se trouvent actuellement dans les archives municipales. Deux projets rejetés par le conseil municipal de l’époque. Faute de locaux, des classes étaient hébergés dans des bâtiments non scolaires, dont certains étaient mis à disposition par les établissements industriels du Cogétéma.
En février 1926, Jean Maillard, proposa d’organiser un concours d’architectes pour la construction de ce groupe scolaire de garçons, malheureusement il disparaissait prématurément à l’âge de 48 ans le 19 mai 1927. Son successeur Léopold Airault, élu maire le 8 juin, organisa ce concours et le conseil retint le 27 octobre 1927 le projet “Notre école” de M. Peulevey, architecte en chef du département. Un projet d’envergure proposant, 9 classes, 2 salles d’étude, une cuisine et une cantine, un hall, une salle d’accueil et un bureau de direction, des logements, un pour le directeur et 8 pour ses adjoints et une salle pour les enseignants. Mais aussi, 2 dortoirs de 25 lits chacun avec vestiaires, douches, lavabos, lingerie, infirmerie et 2 chambres pour les surveillants. Et même, un terrain d’expérience agricole, un laboratoire, un atelier d’électricité, un atelier d’ajustage, un atelier de menuiserie et une forge.
C’est M. Paul Painlevé, ancien président du conseil en 1925 et ancien ministre de la guerre de 1925 à 1929, qui, vint inaugurer cette magnifique école, le 5 octobre 1930
Un an plus tard, le 10 octobre 1931, après exécution des travaux de finition, les élèves prirent possession de leur nouvelle école.
Le Calvaire
Inauguré en 1918, le calvaire de Pavilly est situé au lieu dit du “Mont Blanc”.
En juin 2021, le Conseil Municipal a décidé d’acquérir à titre gracieux ce calvaire situé route de Limésy.
La Dame Blanche
Principale usine de textile de la ville construite au début du XIXème siècle, elle ferme en 1979. A cette époque, le textile employait encore plus de 600 personnes à Pavilly. En 1989, la Dame Blanche est réhabilitée et devient la salle des fêtes de la commune. Pouvant contenir jusqu’à 400 personnes, elle accueille à l’étage l’école intercommunale de musique et de danse.
Son nom provient probablement de l’enduit à la chaux appliqué sur ses murs extérieurs. Au deuxième étage, on peut admirer le plafond en forme de coque de bateau renversée.
Le Cogétéma
En 1918, les industriels pavillais fondèrent le Cogétéma. La production de cette usine, du coton filé était vendue, exclusivement, à une maison de négoce situé boulevard Cauchoise à Rouen.
Entre les deux guerres, l’industrie textile connut sa première crise et à Pavilly, en 1932, les grandes grèves laissèrent des traces, la ville souffrit.
Après 1945, de nouveaux besoins relancèrent l’activité textile mais pour quelques années seulement. En 1955, l’ouverture des frontières, la concurrence étrangère et la surproduction aboutirent à une grande crise annonciatrice du déclin définitif du textile dans notre région et en France. Malgré des investissements importants pour la modernisation des machines outils, face aux difficultés, André Lesouëf, fatigué, céda les actions en 1969 aux quatre frères Willot. Le Cogétéma et l’usine Gaillard furent alors regroupés sous le label “Consortium Général Textile”. Cela donna une nouvelle impulsion et de nouvelles embauches s’en suivirent et 10 ans plus tard, en octobre 1979, 609 salariés faisaient encore les 3 x 8. Puis à nouveau, des grèves, la suppression de l’équipe de nuit et c’est ainsi que le 24 décembre 1979, l’usine fermait. Le Cogétéma avait vécu.